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Affichage des articles du 2017

Courir en hiver, c'est super

Longtemps, j'ai fait partie de ces cohortes de coureurs qu'on voit fleurir à la fin du mois de mars comme une génération spontanée. Passées les courses du marathon de Lausanne, à la fin du mois d'octobre, mes runnings entraient en hibernation (et moi aussi). M'inscrire dans un club m'a permis de sortir peu à peu de cette léthargie hivernale. J'ai aussi investi dans les vêtements techniques nécessaires à la pratique de mon sport favori. Préparer mon premier marathon de printemps, il y a quelques années, a définitivement achevé de me faire aimer la course en hiver. Et, cadeau bonus, j'ai découvert que mon équipement hivernal de course était parfait pour le ski de fond que je pratique aussi. Voici dix raisons de chausser ses runnings lorsque les jours raccourcissent et le thermomètre chute: 1) Bouger, ça réchauffe et ça fait circuler le sang. Je ne vais quand même pas passer quatre mois assise/debout/couchée sous prétexte qu'il fait froid dehors? 2) Cou

Courir, un espace de liberté

C'est vrai, on va vers l'hiver. Les jours ont raccourci, je ne peux plus me passer de la lampe frontale et bientôt des gants. Mais est-ce là le plus important? Va-t-on reprocher aux saisons de suivre leur cycle? Certes, moi aussi, je préfère courir de jour, par une belle lumière. Moi non plus, je n'aime pas les trottoirs verglacés et le vent qui traverse toutes mes couches d'habits, les lunettes opaques de buée et les tas d'habits techniques qui encombrent la machine à laver. Mais il en faut plus pour me faire renoncer à mes trois sorties hebdomadaires (parfois quatre) de course à pied. Parce que courir, c'est mon moment à moi, mon espace de liberté. Sans téléphone, sans musique, avec l'entraînement que j'ai décidé de suivre. La course à pied, c'est ce truc simplissime que tu peux faire à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, en sortant de chez de toi, pour la durée qui te convient. J'espérais pouvoir recommencer a m'entraîner

Sur les chemins de terre

J'ai longtemps eu un chemin fétiche. Débutant en ville, à la montée, il laissait bien vite de côté le bitume et les pavés pour revêtir des atours pus forestiers. Hésitant entre ville et campagne, et forêt, il passait tour à tour du goudron à la terre, voire à une bonne boue qui colle, avant de prendre définitivement la clé des champs et l'air de la forêt. J'ai commencé par de petits circuits, puis par m'aventurer de plus en plus loin. Quand c'était la saison, il m'est arrivé d'y trouver des champis. Mon chemin préféré m'a servi pour de petits footings à l'aube et à la frontale, des séries de montées et de descentes, comme pour de grandes sorties en rando-course, voire en ballade avec mon compagnon ou des amis. C'est non loin de là aussi que je me suis pété deux ligaments. Interdite de racines, de dévers et de terrain instable, j'ai rompu avec mon chemin, du moins avec ses parties les plus techniques. La rupture a duré, quoi, un an et demi?

Tu sais que c'est la reprise quand...

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1) Les kilomètres courus sont 2 fois plus longs que ceux dans ton souvenir, il y a quelques mois 2) Ta montre déconne: voilà une heure que tu cours et elle t'indique 3 minutes 42 3)  Tu as oublié tes poumons au bas de la côte que tu viens de grimper (comment ça, c'est un faux-plat montant?) 4) C'est quoi ces douleurs dans les muscles, dans les tendons, dans les ligaments et tout partout? 5) Jour après jour, tu n'es qu'une gigantesque courbature 6) Ton capteur de vitesse déconne: quand tu donnes tout ce que tu as, il t'indique ton allure marathon 7) Tes t-shirts et tes shorts ont profité de ce long séjour dans l'armoire pour rétrécir 8) Tu te rappelles quand tu parlais de "courir pour le plaisir" et que ça te paraît une vue de l'esprit 9) Tu dois avoir un tempo trop rapide. Le problème c'est que si tu ralentis encore, tu t'arrêtes 10) Chouette une descente. Aïe, non, ça tape de partout! 11) La fierté d'avoir terminé ton ent

Bouge de là

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Maintenant que me voici (presque) de retour parmi les personnes valides et bien portantes, je mesure le gouffre qui sépare les gens qui bougent de ceux qui ne bougent pas.  Il est là, le problème: soit tu es ultratrailer, soit tu as fusionné avec ton canapé. Je caricature? À peine, si je passe en revue mon entourage, mes collègues, connaissances et familles : à ma gauche, les sportifs et sportives de haut niveau, les rapides, les triathlètes, les adeptes des longues distances et ceux qui trouvent que 3'500 m de déniv' pour une sortie à vélo, c'est juste-juste. À ma droite, l’œil goguenard de mon pote Nico qui a un frigo entier rien que pour les bières et pour qui courir 30' c'est s'infliger une torture atroce. Et au milieu, il y a moi, qui continue de réapprendre à mes membres à se coordonner et à se renforcer. Même si j'évite de me comparer aux uns ("quels athlètes, je n'y arriverai jamais!") et aux autres ("tout ce sport que je

Pour en finir avec le dépassement de soi

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On dirait qu'ils se sont tous passé le mot, les sites de course à pied, pour parler de "dépasser ses limites" et autres injonctions plus ou moins kitschement illustrées qui te poussent à aller au bout de toi-même, au-delà, plus loin encore, ça y est, fais maintenant un grand pas en avant. Sous-entendu: si tu ne repousses pas tes limites, tu n'es pas un vrai coureur, tu n'es pas une coureuse. Et te voilà, sportive du dimanche, condamnée à l'exploit. Tu étais partie pour un footing tranquille? Que nenni, tu feras un marathon, comme tout le monde. Et tu mettras la photo de ta médaille sur Instagram. Perso, j'adore le marathon, même si je n'en ferais pas tous les jours. Ces mois de préparation, avec un but en tête; cette impression de m'élancer pour un voyage, vers l'inconnu, à chaque fois avoir l'impression de courir mes premiers 42,195 km... Mais j'ai aussi le droit d'avoir envie d'autre chose. Un jour, je n’ai plus resse

Des hauts, des bas et une étape essentielle

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Il n’y a que dans les romans et les mauvais livres de développement personnel que tout va mieux, jour après jour, traçant une droite régulière vers la guérison. Quand tu te remets d’une blessure ou d’une maladie et que tu n’as plus vingt ans mais le double, tu apprends à composer avec des jours de mieux et des jours de moins bien. P arfois, manque de bol, ça se compte en semaines de moins bien. Et là, ça devient vraiment très dur. Pour avoir lu trop de romans (ou de livres de développement personnel à deux balles), je pensais que, passé le premier mois dans le plâtre, la suite serait un long fleuve tranquille. J’étais certaine que je poserais quasiment aussitôt les cannes et que je pèterais la forme. Sauf que ça ne s’est pas tout à fait passé ainsi. Il y a eu la très bonne surprise du vélo, que j'ai repris sans problème hormis l'impossibilité de cliper. Le reste, en revanche, était moins rose. J’avais mal. J’avais mal la nuit, mal en me réveillant, mal dans les transports

Courir, oui... et gainer, pédaler..

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Il m'aura fallu 11 ans de course à pied, dont 10 de passion quasi exclusive pour la course... pour me rendre compte qu'en matière de sport, je suis polygame. Damned, quelle révélation! ( Nota bene : côté coeur, je suis résolument monogame, passez votre chemin.) Si je commençais maintenant à courir, (et ça tombe bien, puisque je vais repartir de zéro dans quelques semaines après une coupure importante), je me donnerais ce conseil: cours un peu moins et gaine un peu plus. Désormais, pour moi, gainage et renforcement musculaires sont indissociables de la course à pied. Et c'était loin d'être gagné. Pendant longtemps, comme toi qui ronchonnes là-bas au fond, j'ai estimé que, comme je volais déjà du temps pour réussir à caser trois entraînements de course par semaine, je n'allais pas, en plus, faire des exercices rébarbatifs à la maison. C'est vrai, quoi, c'est bien plus sympa de chausser ses baskets et de partir le nez au vent que de se vautrer par

Bouffée d'oxygène volée

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L'avantage d'avoir une jambe dans le plâtre en période de canicule, c'est que vous avez presque l'impression d'avoir la jambe non plâtrée au frais. N'y tenant plus, j'ai fui en altitude, le temps d'un après-midi. Pour y arriver, ça a été une course d'obstacles à côté de laquelle Ninja Warrior fait figure d'aimable course au sac. Attention spoiler: c'était "hard", mais ça a valu le coup! Les étapes en résumé: 1) Gagner la gare: même en doublant mon temps de parcours habituel, j'ai failli rater mon train. Je n'avais pas pensé au détour qu'il fallait faire pour prendre l'ascenseur qui descend dans la gare, puis au temps d'attente de l'ascenseur qui monte sur le quai, squatté par des ados handicapés par une flemmingite chronique (et puis la dame qui a des béquilles, elle a qu'à nous contourner. Bouger demanderait trop d'énergie). Dans le souterrain, tenir bon face à un flux de voyageurs à

Quand je serai réparée

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Donc, je me suis fait réparer.  Dans le paquet-cadeau de la convalescence, il y a un mois à passer un peu immobile. Ce "sas", j'essaie de le prendre avec philosophie, en apprivoisant la douleur, en tentant de me reposer, en explorant mes limites... et en bloguant un peu.  Je m'extrais aussi du moment présent en me projetant un peu; en me réjouissant prudemment de l'après et de toutes les possibilités nouvelles qui vont s'offrir à moi. Car, si tout va bien, voici ce que je pourrai recommencer à faire peu à peu, dès la fin du mois d'août: remettre des ballerines et des chaussures de ville sans avoir peur de me casser la figure dans la rue conséquence du précédent: remettre des robes (oui, j'ai essayé le look robe+baskets mais j'ai l'air d'un sac) mettre un pied devant l'autre sans me concentrer sur chaque pas (et bing le réverbère) courir au train/ au bus/ ... descendre les (vieux) escaliers de mon boulot sans crainte de me

Apprendre (aussi) de mes blessures

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Vivre plus d'un an et demi avec une blessure, bien sûr que cela laisse des traces. Mais j'aimerais surtout relever tout le positif que j'en ai tiré. Sans cette blessure, jamais je ne me serais mise au triathlon. J'ai découvert un sport auquel je ne me serais pas intéressée sans cela (car les triathlètes, sont des fadas, c'est bien connu!); un sport ludique, varié et plein de surprises qui mériterait d'être plus populaire car la variété de sensations a de quoi séduire beaucoup de monde.  Loin des clichés, j'ai aussi découvert un sport accessible même si on nage comme un fer à repasser, qu'on pédale mollement et qu'on ne bat pas des records à la course. Il suffit pour cela de privilégier le format "short distance": non, le triathlon, ce n'est pas que l'ironman de Hawaï. Pour tout dire, cela va me manquer de ne pas faire de triathlon, cette année. J'en profiterai pour améliorer mon crawl. Car g râce au triathlon, j'ai

Mon rouleau de massage et moi

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Toute sportive régulière (ça vaut également pour les sportifs) devrait se faire masser tout aussi régulièrement qu'elle pratique son sport favori. Sauf que. Vous et moi, on a toujours autre chose à faire, n'est-ce pas, dans les trépidations de notre vie quotidienne. C'est déjà un exploit de réussir à "voler" quelques heures pour courir/nager/pédaler/aller en montagne, alors se faire masser ben... Sans compter que c'est aussi un budget. Le massage, moi, j'y pense quand c'est trop tard, quand le muscle est rigide et la douleur bien installée. Et chaque fois, je prends la bonne résolution de ne plus jamais me laisser prendre. Jusqu'à la prochaine fois. Il y a quelques temps, je suis tombée sur un "foam roller" ou rouleau de massage. Le prix était modique et je me suis dit: "Pourquoi pas?" Eh bien... c'est le meilleur investissement que j'aie fait (à part peut-être mon vélo et mon rice cooker, mais c'est une aut

Mes astuces récup' - s'écouter, c'est gagné

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"Récupérer, ça fait partie de l'entraînement." Pas seulement après un marathon, mais aussi après un entraînement intense, une sortie longue ou... longue et intense. Voici mes quelques trucs: j'en ai sélectionné dix. Sans doute pas révolutionnaires, mais testés et approuvés.  1. On réhydrate  Il m'est arrivé de ne pas boire assez en rentrant d'une sortie (voire de ne pas boire du tout: vite la douche, vite la suite du programme). Désormais je me force à le faire. Un verre de Château La Pompe (au moins) et ça repart. C'est basique mais combien d'entre nous l'oublient? Buvons suffisamment.Et soignons aussi l'hydratation AVANT une épreuve ou une sortie longue. 2. On croque  Voir ci-dessus. Eh oui, oublier de manger, c'est possible. Bon, ce n'est pas à moi que cela risque d'arriver! J'envie en revanche ceux qui sont capables de manger n'importe quoi après une séance de fractionnés ou à l'arrivée d'une course car

Une Escargote à Genève: un 7e marathon qui fait mal aux pattes

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Un marathon, ça se mérite. Et moi j'ai découvert à quel point lors de mon 7e 42 bornes et quelques. J'ai aussi pu vérifier l'hypothèse selon laquelle 3 mois d'entraînement c'est un peu court. Rembobinons: depuis samedi, il pleut des cordes, mais dimanche, y a de l’amélioration dans l'air. La joyeuse équipe de CLM que je rejoins au train se fout de moi car j'ai un parapluie, accessoire pourtant indispensable. A Genève, je guide mon petit monde au bon arrêt de tram (ceux qui me connaissent savent que la probabilité de prendre un moyen de transport dans le mauvais sens s'accroît quand on voyage avec moi) et nous voici à la tente vestiaire. Je perds hélas les CLM lorsque mes tripes décident d'une visite urgente dans un confessionnal bleu. Au départ, je retrouve plein de monde, dont Nicole qui hésitait à venir et que je suis si heureuse de voir. Elle terminera haut la main. On fait une photo avec l'équipe de l'action "Courir en bleu pour

Marathon J-et quelques

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A quelques jours de mon prochain marathon, causons un peu de l'incontournable "préparation marathon". Vous en connaissez beaucoup, vous, des prépas marathon qui se passent comme prévu? (Si vous avez répondu "oui" à cette question, bravo, vous pouvez apprécier votre chance et zapper cette lecture) Tout bien réfléchi et après sept préparations marathons, je dois avouer que je n'en connais pas tant que ça, des qui se déroulent normalement. Pour tout dire, je dois en avoir une seule à mon actif, c'est celle qui m'a emmenée à Edimbourg en 4h30. Forcément, quelques jours avant de m'aligner sur mon 7e 42,195 km, je gamberge: voyons, qu'est-ce que j'ai bien fait? Qu'est-ce que j'aurais pu faire mieux? Sauf qu'avec l'expérience, cet état des lieux ne me stresse plus. Il n'est plus temps de changer quoi que ce soit, mais je peux encore tirer des enseignements pour l'avenir et c'est ce qui m'intéresse. Couri

Ueli Steck, vivre son rêve à en mourir

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Ironie du sort, c'est quand je fais le moins de montagne pour cause de cheville foutue que j'apprends, dimanche avant d'aller bosser, la mort de Ueli Steck. Et depuis, une grosse tristesse poisseuse me colle aux semelles. C'est d'autant plus bizarre que je ne le connaissais même pas personnellement, Mr Swiss Machine. Et ce n'est pas non plus un modèle pour moi: avec mon gabarit et ma cylindrée, je revendique mon statut de deuche: lente mais increvable, comme la 2 CV, pas comme ce fou de vitesse! Alors quoi?  Quand l'ovni Ueli Steck a débarqué, il y a eu les "pour" et les "contre". Moi, j'ai juste dit "Respect" car, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, ce type a révolutionné l'alpinisme en faisant des exploits hallucinants (du style que l'Eiger, moi je me contente de l'admirer en trottinant tranquillou mon Eiger Trail en moyenne montagne et en m'arrêtant pour prendre des photos). Et surtout, j

Marathon: toi tu la vis comment, la fameuse dernière semaine de "relâchement" ?

Dans la vie du marathonien et de la marathonienne, il y a une semaine particulière. Particulière à plus d'un titre: pour l'entourage, il devient impossible d'entendre parler d'autre chose que de marathon ou de course à pied (c'est déjà difficile le reste du temps...). Quant à la première concernée/ le premier concerné, il/ elle ne se met à penser qu'à "ça", le marathon qui approche ENFIN/ DÉJÀ selon la perception qu'il aura de sa forme, perception qui, du reste, peut prendre un virage à 180° degré en une demi-seconde. Je veux parler, vous l'aurez deviné, de cette semaine si particulière qui précède le Jour J. Cette fameuse semaine où il est temps que tu te mettes à en faire moins, si des fois c'est pas encore fait, et à te reposer un peu (oui, toi là-bas, c'est aussi valable pour toi). Cette fameuse semaine où il est déconseillé de faire les nettoyages de printemps ou de remettre le jardin en état.   La course, c'est comme

Eloge de la marche

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"Ouais mais bon, marcher c'est pas la même chose", entends-je parfois de la part de coureuses et de coureurs blessés à qui il est déconseillé de courir, et conseillé de marcher. Certes, ce n'est pas la même chose, mais c'est drôlement chouette aussi! Ces trois derniers mois, j'ai intégré beaucoup de marche (même pas des randos, plutôt des balades, dans mon entraînement). Et les quelques mois qui ont précédé, j'ai marché autant que les circonstances me le permettaient, y compris en me lançant le défi d'atteindre les 10'000 pas sans sortir de chez moi (c'est encore plus chiant que l'aquajogging dans une piscine couverte!). Je pense que c'est cette base de marche qui m'a permis de revenir très vite à la course. Et quand on dit "marcher", il ne s'agit pas seulement de se balader, le nez au vent (même si je vote pour, ce sera peut-être l'objet d'un autre billet). Voici trois idées reçues sur la marche que j'en